A Boké, de nombreuses écolières sont utilisées dans la vente de divers articles pendant cette période de saison pluvieuse qui coïncide aux grandes vacances. Elles sont visibles avec des plateaux, des bassines à la tête en train de revendre des condiments, des sachets d’eau fraiche, des friandises dans les grands marchés publics de la commune urbaine. Le petit commerce chez cette catégorie de la population de Boké, n’est pas sans conséquence pour leur santé et surtout pour leur avenir. Une situation qui met mal à l’aise certaines mères de famille qui d’ailleurs n’hésitent pas à condamner ce comportement.
Dans certaines familles après une année scolaire, elles sont très soucieuses et préoccupées pour l’avenir de leurs enfants. Même pendant les vacances, les élèves sont inscrits dans les groupes de révisions pour suivre les cours de vacances afin de mieux préparer la rentrée scolaire. A Boké malgré l’échec catastrophique qu’a enregistré la préfecture, des parents préfèrent utiliser les enfants comme source de revenu dans les marchés. C’est le cas de Mariam Sylla la dizaine qui revend du poisson frais pour soutenir ses parents « je revends des poissons pendant les vacances pour aider mes parents à acheter les fournitures scolaires. Ce n’est pas parce que mes parents ne peuvent pas acheter mais moi aussi je veux les aider » a-t-elle soutenu.
Au marché Hangar, s’y trouve Fatoumata Camara une jeune fille qui a échoué au brevet d’étude du premier cycle. Cette adolescente ne semble pas tirer les leçons de son échec, elle revend des tomates au lieu de suivre des cours de vacances « je suis élève mais pendant les vacances je profite aider ma famille pour revendre au marché, je ne veux pas rester à la maison croiser les bras et laisser ma maman se débrouiller au marché. Et quand l’ouverture approche je vais acheter les fournitures. Je vais reprendre le BEPC je n’ai pas le choix, je veux étudier et devenir avocate dans le futur » a-t-elle souhaité.
Dans la commune urbaine, cette situation est mal perçue par des mères de famille. C’est le cas de M’Mah Touré, qui déplore cette exploitation des enfants dans les marchés « dès la fermeture des classes, ce sont les enfants que nous voyons revendre au marché, il y a plusieurs dangers qui les guettent surtout en cette période de grandes pluies, la boue et les fossés sont remplis d’eau, il y a beaucoup de risques et si elles tombent malades, les condiments qu’elles revendent ne dépassent même pas 10 mille francs guinéens, les parents sont obligés de chercher assez d’argent pour les soigner. Je dirai à mes sœurs de laisser ces petits enfants à la maison ou leur mettre dans les écoles pour suivre les cours de vacances, si c’est dans les boutiques on peut comprendre mais déambuler pour revendre je n’encourage pas » conseille-t-elle.
Il faut signaler que les conditions de vie difficile est le principal argument soutenu par la plupart de ces femmes qui amènent leurs enfants dans les marchés pour revendre.
Seydouba Bangoura 620 236 416