La Guinée à l’instar des autres pays du monde, a célébré ce lundi 11 octobre 2021 la journée internationale de la fille. Instituée par les Nations-Unies, cette journée vise à faire le point sur le respect des droits de la jeune fille. En Guinée, malgré l’effort des organisations pour la défense des droits de la femme et des enfants mais aussi du ministère de tutelle sans oublier les partenaires techniques et financiers, les violences faites aux femmes et aux jeunes filles ne font que s’accroitre. De l’excision en passant par le mariage précoce et/ou forcé et le viol, ce sont là quelques abus dont sont victimes cette couche vulnérable en république de Guinée.
Réagissant à notre micro à l’occasion de cette journée de la fille, Asmaou Barry journaliste et activiste sociale des droits des femmes n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude sur les dangers qui guettent les jeunes filles « c’est juste très déplorable qu’on soit là en 2021 à prier et à supplier des gens de mauvaise foi d’arrêter d’abuser des petites filles qui auraient pu être leurs jeunes sœur, leurs Cousines. Je voudrais interpeller la justice, que les bourreaux servent d’exemple parce que nous sommes dans une société qui se pervertit de plus en plus, où la sensibilisation ne suffit plus pour faire changer de mentalité et de comportement. On a beau sensibilisé beau crié, beau supplié jusque-là il y a toujours des filles qui continuent à être abusées et justement la journée du 11octbre c’est aussi pour servir d’occasion pour interpeller l’opinion sur l’ensemble des dangers qui guettent les jeunes filles. » s’insurge-t-elle.
Asmaou Barry a également interpellé les parents qui règlent les cas de viol à l’amiable « que les parents comprennent qu’il y a certaines pratiques qu’on devrait laisse derrière nous maintenant. Je ne peux pas comprendre qu’en 2021 avec toute la cruauté du viol, que des parents ou roturiers de jeunes filles victimes se contentent d’un régalement à l’amiable et laisser un violeur en liberté dans la nature alors que sa place est en prison et qu’il doit payer pour ce qu’il a fait subir à la fille. Le viol est un crime et donc être traité comme tel. Selon le code pénal la peine va de 5ans à la réclusion criminelle. Ainsi j’appelle les parents à avoir l’audace de poursuivre les bourreaux de leur fille et d’assumer toutes les conséquences. Ils n’ont pas à avoir honte. C’est plutôt l’auteur d’un tel acte ignoble qui doit avoir honte» lance-t-elle
Cette année, le thème retenu par le Nations-Unies pour la commémoration de cette journée est ‘’Génération numérique notre génération’’. A cet effet, l’activiste lance une invite aux parents à se focaliser davantage sur l’éducation de la jeune fille « il faudrait que l’on permette aux jeunes filles de pouvoir s’exprimer, donner leurs points de vue sur leur situation. Qu’on les accompagne dans leur formation et au développement de leurs idées. Pour les parents, qu’ils comprennent qu’ils ont le premier rôle à jouer pour l’émancipation de leur fille. Car participer à promouvoir les femmes, c’est d’envoyer sa fille à l’école, lui donner une bonne éducation afin qu’elle soit un individu à part entière de la société capable d’impacter positivement sa communauté » recommande-t-elle.
Enfin Asmaou Barry sollicite de la part de l’Etat, d’accompagner l’OPROGEM et la brigade de la gendarmerie qui lutte contre les violences faites aux femmes et personne vulnérables pour mieux traiter les dossiers des femmes et filles victimes de ces abus.
Korka BAH