Dans la capitale guinéenne, plusieurs endroits sont pris d’assaut par les filles de joie. Dans les quartiers huppés notamment, il y a des zones où cette classe sociale se pointe pour avoir la clientèle. A Cosa, derrière le stade de Nongo, au Centre-Emetteur de Kipé sont là quelques exemples d’endroits où hommes qui veulent assouvir leurs besoins biologiques et filles qui revendent leurs services se rencontrent.
Au bar la Forêt situé à Cosa, MK est une jeune femme d’une vingtaine d’années qui a débuté cette activité il y a de cela deux ans. Ainée d’une fratrie de cinq enfants et n’ayant aucune source de revenu après le décès de leur paternel, MK a trouvé l’unique alternative, se lancer dans la prostitution.
« C’est compte-tenu de plusieurs facteurs économiques qui m’ont poussé à plonger dans la prostitution. Il n’y a pas de travail me permettant de subvenir aux besoins familiaux » argumente-t-elle.
Dans cette activité qu’elle a opté, différents tarifs sont fixés selon le degré du service informe notre interlocutrice « du côté local, ici le prix de la chambre est à 35.000 GNF et pour nous le prix varie entre 60.000 à 90.000 GNF, le client n’a qu’une demi-heure. Et lorsqu’il paie le prix du local, directement il paie aussi la fille qu’il a choisie. Par jour, je peux gagner dès fois 7 à 6 clients et quand ça galère 4 hommes. Avec ces 6 clients, je peux gagner avec la rentrée de 50.000 ou 80.000 GNF, un montant de 500.000 GNF. Je garde une partie sur mon compte et une autre avec moi» explique-t-elle.
Cependant avec les mesures sanitaires liées à l’apparition de COVID-19, la jeune femme ainsi que les autres filles de joie ont du mal à gagner un revenu consistant « on travaillait tard la nuit mais avec les restrictions nous ne gagnons pas assez d’argents. Avec cette situation, nous sommes obligées d’accepter toutes les propositions pour avoir la dépense. En plus certains clients prennent des médicaments et lors de l’acte, nous ressentons des douleurs mais on n’y peut rien car on n’a pas un revenu » larmoie-t-elle.
M.K prend tout de même soin d’elle. Elle est en contact permanent avec son médecin traitant pour ne pas contracter des maladies « j’ai un gynécologue que je rencontre chaque lundi, je me rends à l’hôpital pour faire une visite complète avec des médicaments qui coûtent 300.000 GNF pour l’entretien surtout avec les infections car les préservatifs ne sont pas bons pour nous, l’huile qui se trouve dedans infecte et si tu restes sans faire de la visite, tu risques de tomber malade » indique-t-elle.
M.K compte abandonner cette activité quand l’opportunité se présente. Elle espère un jour, se marier et fonder un foyer.
Korka Bah 622 61 12 41