Elles sont nombreuses ces personnes vulnérables qui payent aussi les frais de la crise sanitaire au pays depuis plusieurs mois. C’est le cas d’un couple aveugle vivant en haute banlieue de Conakry. Pour subvenir à leurs besoins, ils ont opté pour la musique. Pour eux, les personnes à mobilité réduite ont un grand rôle à jouer dans le développement socio-économique d’un Etat.
C’est une histoire d’amour qui date des années 2000 entre Mohamed Lamine Conté aveugle guitariste et Salématou Sylla aussi aveugle et chanteuse. L’école nationale des malvoyants a été le destin croisé des deux personnes. Tout est parti lorsque Mohamed lamine Conté servait de répétiteur à ses pairs aveugles de l’école nationale des personnes à mobilité réduite de Conakry. Depuis, le guitariste aveugle a décidé de se faire accompagner par cette aveugle chanteuse avec la conviction que la vulnérabilité n’existe pas. A date, ils ont 5 enfants qui étudient et ce « grâce à mon métier d’artistes qui me permet de subvenir à nos besoins ce n’est pas parce que je suis aveugle que je dois être comme les autres » indique Salématou Sylla.
Ce couple mal voyant a officiellement un album sur le marché de disque guinéen dédicacé en 2008 à Conakry. 13 ans après la sortie de leur premier album, le couple est aujourd’hui en studio pour l’enregistrement du deuxième album de 12 titres « depuis notre premier album c’est quelqu’un qui nous finançait et le deuxième album c’est nous-même qui travaillons pour faire sortir l’album si le tout puissant nous l’accorde » précise-t-elle.
Avec la crise sanitaire qui sévit dans le pays depuis 1 ans 8 mois, ce couple aveugle subit les conséquences du coronavirus « actuellement nous ne bénéficions pas d’invitation avec cette crise sanitaire, la vie est très dure pour moi et le problème nous ne connaissons que de la musique malgré que nous sommes malvoyants. C’est vraiment dur, même dans le quartier on ne nous appelle pas pour aller jouer pour eux, avec cette restriction nous tirons le diable par la queue pour survivre » souligne Salématou Sylla.
A côté de leur mendicité, ils sont exposés au risque élevé de la transmission de la maladie à COVID-19 sur les artères de la capitale. Sur ces images, ils sont nombreux à se préoccuper de leur quotidien sans se soucier de la gravité de la pandémie.
Korka Bah 622 61 12 41