Mme Mariama Diouldé est une brave femme qui vivait en Côte-D’Ivoire. Après 18 ans d’absence, elle est finalement rentrée au bercail pour s’intéresser à l’agriculture. Aujourd’hui elle est la présidente du groupement Haldi Fotti N°2 Sérima.
« Quand j’ai voulu quitter la Côte-D’Ivoire, certains m’ont dit de ne pas revendre ma place que j’avais là-bas car pour eux je ne pouvais pas rester en Guinée. Je leur ai dit que mes parents sont des cultivateurs rien ne peut m’empêcher de vivre ici sauf la volonté de Dieu. Dès mon arrivée ici, je me suis intéressée automatiquement à l’agriculture, je suis très contente de ce travail, c’est un travail qui ne ment pas » explique-t-elle.
Pour y arriver, dame Mariama Djouldé avait déjà mis en place ses stratégies pour conquérir le terrain. Ce n’est pas tout, elle a pu convaincre son fils qui était en Europe de revenir au pays pour faire l’agriculture « avant de monter mes projets dans mon champ, j’avais déjà fini la clôture. Aujourd’hui il n’y a pas quelqu’un de Labé ou de Conakry presque qui ne connait pas mon champ. Mon fils Mamadou Mamadou Saïdou était en Europe mais j’ai fait tout mon possible pour le ramener ici afin qu’il travaille avec moi et depuis qu’il est revenu vraiment tout va bien. J’ai construit pour moi et pour mon fils ensuite il a sa femme et ses enfants avec moi ici à Serima. Il fait l’agriculture ici et tout va bien chez lui » se réjouie-t-elle.
Depuis 17 ans, Madame Mariama Diouldé Serima pratique l’agriculture. Actuellement elle a trois hectares pour la culture du riz. Pour le maïs, la pomme de terre et le jardin elle a un hectare pour chacune des semences. Son groupement a un demi-hectare pour la culture du riz, elles font aussi l’étuvage du riz etc. Malgré ses prouesses, le groupement rencontre tout de même quelques difficultés.
« Des inconnus ont mis du feu dans nos espaces où toutes les clôtures sont brûlées et on sait aujourd’hui comment est notre situation, les prix ont grimpé, ce qui était vendu à 1000 GNF s’obtient à 2000 GNF et pourtant si nous devons cultiver cette année il nous faut une nouvelle clôture donc ça demande un autre financement. Clôturer un espace de quatre (4) hectares ce n’est pas petit c’est un autre fardeau que j’ai sur moi. Si toutefois on n’arrive pas à refaire la clôture cette année on ne peut pas travailler » notifie-t-elle.
La commercialisation de leurs produits est un autre calvaire qui frappe ce groupement de femmes de Serima « pour ce qui est de la vente de nos produits c’est seulement au marché de Popodara que nous vendons comme la frontière Guinée-Sénégal est fermée. C’est quelque chose qui nous fatigue tous les jours. Si la frontière est ouverte nos produits seront vendus ailleurs » rajoute-t-elle.
Au terme de l’entretien, la brave femme demande solennellement au chef de l’Etat de rouvrir les frontières pour faciliter la vente de leurs produits.
De Labé Mamadou Lamarana Daralabe Bah pour actualitefeminine.com 620132028